Un nouveau hashtag vient d'être créé sur Twitter. Il concerne une jeune bloggeuse tunisienne, Lina Ben Mhenni, dont le blog vient d'être censuré par les autorités. Sur Facebook, sur Twitter et dans les mails, la nouvelle court. "Ammar a encore frappé". Ammar, c'est l'homme aux ciseaux, le symbole de la censure sur internet en Tunisie, pays où des sites comme YouTube et Dailymotion sont interdits d'accès aux internautes et où l'usage des proxys va bon train.
La censure des blogs n'est pas une pratique nouvelle en Tunisie. Dès que vous dépassez les lignes rouges qui demeurent arbitraires et très floues, dès que vous osez émettre une opinion politique sur votre page, vous êtes potentiellement sur la liste des futures victimes de la censure. Solidaires contre ce fléau qui est devenu monnaie courante dans leur pays, les bloggeurs tunisiens ont opté pour le concept de "réfugié virtuel" ou "cyber réfugié" et qui consiste pour un blogger d'abriter un camarade censuré sur sa page, en le faisant aussi administrateur de l'espace et lui permettre de poster ses articles via cette nouvelle page.
La logique des internautes tunisiens est simple : si "Ammar" peut s'attaquer régulièrement à certains blogs politisés pour les censurer, il ne pourra empêcher, à ce rythme, tous les bloggers de s'exprimer sur les sujets sensibles, à moins de faire un black-out total sur la blogosphère tunisienne.
Le but de la pratique est en effet non seulement de permettre la continuité de l'information mais, aussi, de lancer un défi à la censure et à la répression sur internet en Tunisie. Il faut dire que la réputation du pays en la matière a atteint l'universalité, au point d'être citée par Hillary Clinton aux côtés de la Chine et de l'Iran dans la liste des pays "cyberliberticides".
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